lundi 14 juillet 2008

J'ai vu chanter un rossignol sous la lune...


Le chant du rossignol


Au cours des dernières années, j'ai souvent passé des soirées à dialoguer sur Internet avec des amis qui, pour la plupart, sont en France. Il n'y a pas si longtemps encore, j'ai eu avec mon ami Poeri, d'Aix-en-Provence, de longues conversations qui, pour lui, se terminaient au petit matin. Plusieurs fois, Poeri m'a dit — spontanément, j'allais écrire que j'avais entendu Poeri me dire ; j'aurais pu l'écrire car j'ai si souvent cru entendre sa voix dans les phrases qu'il écrivait, que ce soit sur MSN ou dans un autre programme de communication —, plusieurs fois, donc, Poeri m'a dit qu'il devait aller se coucher avant que ne se mettent à chanter les oiseaux d'Aix-en-Provence car, alors, il n'était plus question de dormir.
Il m'était rarement arrivé ces dernières années de me coucher moi-même au petit matin et d'entendre le chant des oiseaux qui annoncent le jour. Ces derniers mois, cependant, je me suis plusieurs fois couché très tard la nuit, pour pouvoir écrire. Vous me croyez difficilement, et je vous comprends, car ce blogue ne semble pas refléter une intense activité intellectuelle ou créative ; c'est que ce j'ai écrit et que je continue d'écrire tous les jours n'est pas destiné à un grand public. Je vous entends penser que je pourrais bien les publier ici parce que le nombre de lecteurs n'est pas très grand ; vous auriez raison : vous devez bien être deux ou trois encore et, sans vous nommer, je vous remercie de votre fidélité. Après avoir publié, le 6 mai dernier, l'article intitulé « Sérénade printanière », j'ai appris que l'oiseau que l'on entendait dans l'enregistrement musical était un rossignol ; au cours des nuits suivantes, j'ai souvent entendu chanter dans la nuit ou le petit matin un oiseau que je pouvais maintenant identifier : il ne s'agissait pas d'un coq, ni français ni suisse, mais bien d'un rossignol.
Comme j'ai aussi écrit un article sur la lune, le 24 juin dernier, et que d'autre part j'ai eu l'occasion de parler assez souvent avec quelqu'un que j'aime beaucoup, quelqu'un qui aime Colette pour ses écrits, bien sûr, mais qui a aussi des raisons personnelles de l'aimer et de la faire aimer, il me semblait indispensable d'évoquer ici la grande Colette, surtout que le hasard m'a mis sous les yeux, tout récemment, ce texte que j'avais lu il y a longtemps mais dont je n'avais retenu que le titre, Les vrilles de la vigne, dont voici de larges extraits :



Autrefois, le rossignol ne chantait pas la nuit. Il avait un gentil filet de voix et s'en servait avec adresse du matin au soir, le printemps venu. Il se levait avec les camarades, dans l'aube grise et bleue, et leur éveil effarouché secouait les hannetons endormis à l'envers des feuilles de lilas.
Il se couchait sur le coup de sept heures, sept heures et demie, n'importe où, souvent dans les vignes en fleurs qui sentent le réséda, et ne faisait qu'un somme jusqu'au lendemain.
Une nuit de printemps, le rossignol dormait debout sur un jeune sarment, le jabot en boule et la tête inclinée, comme avec un gracieux torticolis. Pendant son sommeil, les cornes de la vigne, ces vrilles cassantes et tenaces, dont l'acidité d'oseille fraîche irrite et désaltère, les vrilles de la vigne poussèrent si dru, cette nuit-là, que le rossignol se réveilla ligoté, les pattes empêtrées de liens fourchus, les ailes impuissantes...
Il crut mourir, se débattit, ne s'évada qu'au prix de mille peines, et de tout le printemps se jura de ne plus dormir, tant que les vrilles de la vigne pousseraient.
Dès la nuit suivante, il chanta pour se tenir éveillé :

Tant que la vigne pousse, pousse, pousse...
Je ne dormirai plus !

Tant que la vigne pousse, pousse, pousse...


Il varia son thème, l'enguirlanda de vocalises, s'éprit de sa voix, devint ce chanteur éperdu, enivré et haletant, qu'on écoute avec le désir insupportable de le voir chanter.
J'ai vu chanter un rossignol sous la lune, un rossignol libre et qui ne se savait pas épié. Il s'interrompt parfois, le col penché, comme pour écouter en lui le prolongement d'une note éteinte... Puis il reprend de toute sa force, gonflé, la gorge renversée, avec un air d'amoureux désespoir. Il chante pour chanter, il chante de si belles choses qu'il ne sait plus ce qu'elles veulent dire. Mais moi, j'entends encore à travers les notes d'or, les sons de flûte grave, les trilles tremblés et cristallins, les cris purs et vigoureux, j'entends encore le premier chant naïf et effrayé du rossignol pris aux vrilles de la vigne :

Tant que la vigne pousse, pousse, pousse...

Cassantes, tenaces, les vrilles d'une vigne amère m'avait liée, tandis que dans mon printemps je dormais d'un somme heureux et sans défiance. Mais j'ai rompu, d'un sursaut effrayé, tous ces fils tors qui déjà tenaient à ma chair, et j'ai fui... Quand la torpeur d'une nouvelle nuit de miel a pesé sur mes paupières, j'ai craint les vrilles de la vigne et j'ai jeté tout haut une plainte qui m'a révélé ma voix.
Toute seule, éveillée dans la nuit, je regarde à présent monter devant moi l'astre voluptueux et morose. Pour me défendre...

Colette, Les vrilles de la vigne.

16 commentaires:

Jean-Marc a dit…

Lire Colette, c'est me renvoyer à mon enfance où, à l'école, ses textes nous éveillaient à la litterature... C'étaient souvent des histoires de chats (nous étions de jeunes écoliers et les textes devaient s'adresser à nos jeunes âges...)

C'est vraiment superbement écrit. Il y a un mariage des mots que tout le monde ne peut pas faire ! Quand je pense que ce qui se vend à plusieurs millions d'exemplaires, aujourd'hui, c'est du Marc Lévy, j'en reste pantois... J'ai lu un seul livre de cette personne (ce qui m'a dissuadé d'en lire davantage) Marc Levy est sans aucun doute quelqu'un qui aide la littérature : parce que lorsqu'on a lu quelque chose de lui, et qu'on se dit que cela se publie et se vend, on se dit que tout le monde est capable d'écrire pour être lu. En ce sens, ce ne peut être que favorable aux vocations, et dans celles-ci, nul doute qu'il y aura pléthore de textes infiniment mieux ficelés que ceux du sieur Marc Levy...

Alcib, le petit chant de rossignol qui accompagne ton billet est un ravissement :-)

V à l'Ouest a dit…

On est plus que deux ou trois à fréquenter ton blogue malgré la rareté de tes billets.
Plusieurs personnes de mon entourage ont fait la même remarque que moi: les oiseaux sont plus nombreux à chanter cette année. Il y en a un particulièrement dynamique dans mon jardin qui fait remarquer sa présence depuis le début des beaux jours. Je sais maintenant que ce n'est pas un rossignol.

Danaée a dit…

C'est très chouette de lire un billet au son du chant du rossignol!

Je suis également une admiratrice de Colette. Pour son écriture, mais pour la femme qu'elle était. Aussi.

Anonyme a dit…

Tiens, y'a quand même de quoi faire une belote.

Alcib a dit…

Jean-Marc : Je savais que tu te reconnaîtrais dans les textes de Colette. Comme elle, tu aimes la nature et la vie...

V à l'Ouest : Tu as raison : en comptant les lecteurs discrets, vous devez bien être cinq ou six, car les statistiques quotidiennes indiquent parfois plus de 100 visiteurs.
Je ne remarquais pas toujours le chant des oiseaux, la nuit. C'est ces dernières semaines, ces derniers mois, que j'ai commencé à les remarquer. Et je suis si heureux de pouvoir maintenant reconnaître le chant du rossignol.
Quand je lisais André Gide, par exemple, notamment « Si le grain ne meurt », ça m'a toujours fasciné cette curiosité et cette aptitude à reconnaître les oiseaux, les animaux, ainsi que leurs chants et leurs cris.
Ce qui me fascine encore, c'est de savoir qu'il y a encore, et j'en connais, peu mais des très bons, qui savent encore les reconnaître.
Je crois qu'avec un bon professeur, je pourrais apprendre un peu ; j'ai hâte...

Danaée : Oui, j'aime beaucoup le chant du rossignol. C'est une musique plus naturelle pour accompagner la lecture, surtout pour des textes de Colette.
Je crois que j'apprécie mieux les textes de Colette que lorsque j'étais plus jeune... Il y a plusieurs années, un ami, un esthète qui avait une maison à la campagne avec un superbe jardin, me parlait de deux écrivains que j'ai longtemps négligés. L'un d'eux était Michel del Castillo, qui a changé ma vision des choses ces dernières années. L'autre était Colette : il me semblait que pour bien la lire, il fallait une maison à la campagne, une cuisine bien remplie, un jardin...
En ce moment, par exemple, il me semble que j'aimerais tellement lire Colette dans la campagne ou dans un jardin anglais, en écoutant le chant des oiseaux et respirant le parfum des fleurs, de l'herbe fraîchement coupée, etc.

Delest : Merci de te dévouer pour former l'indispensable quatuor... Je constate que tu ne joues pas qu'avec les mots.

Anonyme a dit…

Seul le plaisir me guide, et me guidera, tu le sais bien, cher Alcib. Plus exactement sa femme, à savoir la curiosité, qui nous susurre d'ouvrir la porte la plus haute du buffet - celle des confitures.
Voilà un exemple de ce que l'on y trouve : un extrait de l'Artifaille, d'Alexandre Dumas : "non pas un trousseau de clefs, mais un trousseau de ces instruments destinés à les remplacer, et que l'on appelle rossignol..." Sais tu pourquoi on l'appelle ainsi ? Tiens, et comme je connais ta propension à répondre surtout aux questions qu'on ne te pose pas, et de plus à l'heure où les gens raisonnables (càd les européens) se couchent, peux tu me dire ce que c'est que l'artifaille ? (je ne suis pas sûr d'avoir moi-même la réponse)...

Alcib a dit…

Delest : Il y a une certaine analogie entre le rossignol et les confitures dans le haut du buffet car, semble-t-il, le rossignol avait l'habitude de se percher sur les plus hautes branches des arbres, ce qui aurait, en argot, permis d'appeler « rossignols » les marchandises que, dans les boutiques, on plaçait sur les étagères du haut parce qu'elles ne se vendaient pas. Mais pourquoi appelle-t-on « rossignol » la fausse clef, je ne saurait le dire. Alouette ou rossignol, je donne ma langue au chat.
Tu auras surestimé mes capacité : si je réponds facilement aux commentaires, parfois, je ne sais pas toujours répondre aux questions. Il ne faut toutefois pas hésiter à les poser car, comme le disait Oscar Wilde : « Il n'y a pas de question indiscrète ; il n'y a que des réponses indiscrètes. »
Quant à l'Artifaille, j'ai compris que c'était le nom d'un personnage dans un texte d'Alexandre Dumas, mais je n'ai jamais lu ce texte et je ne connais pas beaucoup non plus les oeuvres d'Alexandre Dumas. Je ne me souviens même plus si j'avais tout lu « Le comte de Monte-Cristo »

Beo a dit…

Quand tu parles de nuit... c'est entre chien et loup et aux aurores???

C'est intéressant d'écouter l'extrait sonore. J'ai des rossignols qui chantent 30 minutes avant la levée du jour et autant après la tombée de la barre du jour.

Mais la nuit???

Alcib a dit…

Béo : Je ne saurais dire au juste. Ces dernières semaines, je me suis couché tard ou tôt le matin, à des heures diverses.
J'ai plusieurs fois entendu le chant du rossignol entre le début de la nuit et le petit matin, mais je n'ai pas noté l'heure où je l'entendais. Il est donc possible que ce soit un peu avant le lever du soleil ; il me semble pourtant que les premières fois où je l'ai remarqué, c'était la nuit, et je l'avais remarqué justement, il me semble, parce que j'étais étonné de l'entendre chanter la nuit.
On est habitué à entendre chanter les oiseaux aux heures où nous ne dormons pas ; durant la journée, pour la plupart des gens. Mais le texte de Colette laisse entendre que le rossignol chante la nuit.
Je ne sais pas si notre connaisseur, Alexander, saura nous éclairer sur ce point.

Anonyme a dit…

Dans le ancien Greece, le rossignol estait un symbol..parce son chant si tellment beau inspirer les amoureux..
My God! Alcib, je sui rien de tout un connaisseur. C'est just je aimer tres beaucoup aussi les oiseau..et comme je sui curieux je aimer aussi savoir qui chanter! C'est comme si tu ecouter un super band ..tu a envie pour savoir qui chanter!!
Dans le campagne anglais c'est beaucoup different oiseau comme chez vous aussi..et alors mon Granny elle me aprend pour les conaitre..le plus facile pour savoir c'est le rossignol..parce son chant est magic et pas aucun autre oiseau peut chanter ainsi. Et c'est aussi le seul oiseau qui chanter ..le nuit!!!Il chanter aussi un peu le jour..mais surtout le soire et le nuit..peut etre parce c'est mieux pour les amoureux aussi le nuit!!! (Et ca les Greek, on peut le faire confiance!!!) Ca dit "nightingale" en anglais..ainsi..tout le monde le sait que il preferer le nuit!
Il est pas classer dans le nocturne avec les oiseau du nuit..car on peut aussi le voir le jour
..mais ainsi que dit Colette.."Ce que un chatte sait pas...c'est pas le peine pour savoir"..
Bien sur c'est pas le vrai mot de elle ..je me rapeler plus exact mais c'est ce esprist la...
Bon, je vai commencer pour demander mon chat de moi ...si il sait un truc sur le nightingale! ca me etonerai pas..parce il sait tres beaucoup de chose vraiment, meme des truc je sais pas!!
Dis a Coco je le aimer tres aussi..

Alcib a dit…

Alexander : Merci de ce très beau commentaire, à la fois connaisseur, personnel et poétique (pléonasmes, sûrement).
J'ai toujours aimé le chant des oiseaux, chants qui sont magnifiques au petit matin ou à la tombée du jour, et qui sont particulièrement touchants au milieu de la nuit. Mais comme je n'ai jamais eu une grand-mère, ni qui que ce soit, pour m'apprendre le nom des oiseaux ni même pour attirer mon attention sur leur chant, je n'ai jamais appris... J'ai pourtant grandi à la campagne, comme toi ; pas dans les mêmes conditions et, de toute évidence, sans la présence bienveillante qui permet d'éveiller un enfant à la connaissance et à la beauté du monde. Je n'exprime ici qu'un simple constat.
J'aimerais bien écouter le chant des oiseaux dans la campagne anglaise. Il pourrait être intéressant, en plus, de faire une analyse linguistique en comparant l'accent des oiseaux anglais à celui des oiseaux québécois. ;o)
Je dois être amoureux puisque je suis depuis quelques mois beaucoup plus attentif au chant du rossignol. Ce soir encore, alors que j'étais sur la terrasse d'amis en face du mont Royal, j'ai remarqué le chant de deux ou trois rossignols qui se répondaient d'un point à un autre du parc... Il doit aussi rester au fond de moi un peu de la culture grecque.
Je savais qu'en anglais, rossignol se dit « nightingale », mais je n'avais pas pensé qu'il portait ce nom à cause de la nuit... Il m'arrive souvent d'être blond.

Je ne me souviens pas de la citation exacte de Colette disant que ce qu'une chatte ne connaît pas ne mérite pas d'être connu ; mais j'ai déjà lu ou entendu cette phrase. C'est dire toute la sagesse d'un chat... et de ceux qui les aiment.
Je suis sûr que Harry en connait autant que nous sur les rossignol ; après tout il a aussi grandi à la campagne, je crois, et, surtout, il a ausi bien connu ta grand-mère.
Coco est tout heureux que tu lui redises que tu l'aimes ; il se souvient que tu t'étais inquiété quand il s'était perdu et il te répète son amour pour toi et pour ta ménagerie.

Anonyme a dit…

Colette est dans mon panthéon personnel (comme Mélina Mercouri : http://henriettel.canalblog.com/archives/2008/09/17/10618956.html).
Je n'ai plus le temps de parcourir votre blog, mais la balade m'a plu et je reviendrai.

Unknown a dit…

Bonjour inconnu que les pages de ce blogue rendent déjà familier.
Cette nuit un rossignol chantait devant ma fenêtre. Je me suis donc rappelée une histoire que mon père racontait et qui parlait d'un rossignol qui chantait un matin au dessus de sa tête en plein mois de décembre au sortir de l'enterrement d'un ami très cher. Mon père avait vu dans cette étrangeté le clin d'oeil que son ami lui envoyait de l'au delà. je n'ai pu m'empêcher, cette nuit de m'interroger sur la personne disparue qui voulait ainsi me rappeler à son bon souvenir. Au matin, ayant retrouvé avec les lueurs de l'aube un peu de pragmatisme je décidais d'interroger la toile pour savoir si un ornithologue chevronné me renseignerait sur le chant du rossignol en hiver. C'est ainsi que je suis tombée, par le plus grand des hasards sur cette merveilleuse page de Colette, retrouvant dans ces lignes des émotions oubliées d'une écriture si poétique et en même temps si riche de vocabulaire méticuleusement choisi ; un vrai concert de rossignol que cette musique des mots si variée et si mélodieuse. je voulais donc vous remercier de cette émotion si inattendue, prolongée par le survol de vos pages remplies de références littéraires, musicales, artistiques qui l'espace d'un moment m'ont fait oublier ces monceaux d'informations sans âme que je trouvais habituellement derrière cet écran. Merci cher inconnu de cette délicatesse, de cette pépite au milieu des gravats qui brille soudain de mille feux.

Alcib a dit…

Allegria : Je vous remercie infiniment de ce commentaire. Il me touche profondément, beaucoup plus que je ne saurais le dire en ce moment.
Je suis vraiment heureux que ce texte de Colette et le chant du rossignol aient éveillé en vous de belles émotions.
J'avais écrit cet article pour rendre hommage à mon ami Alexander, qui m'a appris à reconnaître le chant du rossignol. Sa grand-mère lui a appris à reconnaître tous les oiseaux, et tant d'autres choses encore. Alexander aimait Colette aussi, qui ressemblait à sa grand-mère...
Quand j'ai écrit cet article, le 14 juillet 2008, j'étais loin de me douter qu'un an plus tard je chercherais dans le chant du rossignol un message qu'Alexander voudrait m'envoyer du haut de son étoile... J'ai plusieurs fois eu ce sentiment, depuis juillet 2009, que c'était pour moi que chantait le rossignol.

Je vous remercie de votre commentaire sur les pages de ce blogue. Je serai ravi si vous avez envie d'en parcourir d'autres.
Et puisqu'il s'agissait de votre première visite, vous devriez faire un voeu.

Unknown a dit…

Cher Alcib,
j'espère que vous me pardonnerez cette familiarité mais, en vous lisant, je crois deviner que vous êtes quelqu'un de rare et par conséquent quelqu'un de cher (comme un cheval bon marché si vous connaissez l'histoire!).
Comme vous me le suggériez j'ai donc fait un voeu, celui d'avoir un jour la chance d'inspirer de si jolies pages. Aussitot fait aussitôt regretté (mais trop tard) ; j'aurais été mieux inspirée et moins nombriliste de faire le voeu de rencontrer une personne aussi extraordinaire que celle qui avait inspiré ces pages. Voilà qui élargit le champ de ma reflexion : qu'est ce que le vrai bonheur? Donner, recevoir?
J'ai partagé quelques trop longues années avec un homme qui détestait recevoir des cadeaux mais adorait en faire à longueur de temps. D'aucun aurait dit que c'était quelqu'un d’extrêmement généreux. J'ai aujourd'hui compris que la vraie générosité consiste autant à savoir donner qu'à savoir recevoir. je ne sais pass pourquoi je suis sûre que vous l'avez aussi compris!

Alcib a dit…

Allegria : Je n'ai rien à vous pardonner. Au contraire, je suis touché par votre commentaire.
Je ne sais pas si je suis quelqu'un de rare ; Alexander a voulu le croire et, par conséquent, il me l'a fait sentir. Je suis si reconnaissant qu'Alexander ait eu la perspicacité de voir en moi quelqu'un qu'il voudrait aimer car, au moment où il est arrivé dans ma vie, où il a découvert ce blogue, j'avais oublié ce que cela signifiait d'être amoureux.
Ce n'est pas moi qui suis extraordinaire ; c'est lui qui était si merveilleux, si exceptionnel. Jusqu'à la fin de mes jours, il m'accompagnera partout, toujours.

Vous avez tout à fait raison au sujet de la générosité. Si on ne sait pas recevoir, les cadeaux que l'on fait sont suspects.
Je crois en effet qu'il faut savoir recevoir pour savoir donner. Il m'a peut-être fallu du temps pour le comprendre, mais j'ai fini par le comprendre.

Selon la façon dont vous posez la question, peut-être que l'on pourrait dire que le bonheur, c'est de partager dans l'amour, quelle qu'en soit la forme.

Je vous souhaite la réalisation de votre voeu. Pour aimer il faut deux personnes (au moins). Je crois que lorsqu'on aime vraiment, on ne sait plus qui donne et qui reçoit ; c'est un perpétuel échange, même inconscient.

Je pense aussi qu'en aimant quelqu'un, on le rend aimable s'il ne l'était pas. S'il l'était, on le confirme simplement dans ce qu'il a de meilleur.
Alexander a su être persévérant avec moi car je ne voyais pas tout de suite ce qu'il voyait en moi ; avec le temps, j'avais oublié ce que je pouvais être. Son amour a réchauffé le mien et a rendu possible ce que nous avons vécu.